Aimer son pays pour bien le servir

Editorial La Presse

 

LE drapeau de la Tunisie fête son 197e anniversaire. Avec les festivités, un temps de réflexion s’impose. Pour saisir l’ordre chronologique de la création du drapeau rouge et blanc, il faudra remonter à l’époque husseinite. Les Tunisiens doivent en effet leur étendard national à Hussein II Bey, qui a donné ordre de sa conception le 20 octobre 1827. Il sera officiellement adopté en 1831, et restera offi ciel également durant le protectorat. La date du 1er juin 1959 viendra confirmer sa fonction de drapeau national de la République tunisienne. Il faudra attendre jusqu’en 1999 pour que la proportion et les motifs soient précisés par la loi.
Presque deux siècles d’existence, cela se fête donc. Une grande célébration a animé samedi dernier l’avenue Habib-Bourguiba. L’événement est coorganisé par l’association «Tourathna» (notre patrimoine), avec la participation du Croissant-Rouge tunisien, des scouts tunisiens, de l’Organisation nationale de l’enfance et de l’association Ibdaâ, avec le soutien de la municipalité de Tunis et la Société nationale des chemins de fer tunisiens. Dans le sillage de l’anniversaire, ont eu lieu des spectacles de rue avec une parade de majorettes. L’habit traditionnel tunisien, dans sa diversité régionale, a été également à l’honneur.
Au-delà de l’événement joyeux et festif, important en soi, le drapeau représente un symbole fort. Le brandir, c’est affirmer son identité et appartenance à la nation tunisienne. Flottant au gré du vent sur les bâtiments publics, au cours des cérémonies commémoratives et des tournois sportifs, a fortiori, hors des frontières, ce bout d’étoffe rouge et blanc transcende la vie individuelle de chacun de nous pour être le garant de la pérennité d’une nation tunisienne libre et souveraine.
Objet de fi erté et de rassemblement, certes, ce symbole flottant charrie également des valeurs autrement plus concrètes que chaque Tunisienne et Tunisien doit cultiver et transmettre à ses enfants et aux générations futures.
L’amour de cet emblème fort devra ainsi se traduire par des actions tangibles et dans la durée. Aimer son pays, c’est le servir par des actes héroïques et dans la vie de tous les jours. Rejoindre l’armée ou travailler dans la fonction publique et bien le faire. Il existe de nombreuses façons d’affirmer son patriotisme et l’amour qu’on porte à sa nation, à son histoire, à sa culture et à son image.
Le patriotisme s’exprime par l’hymne national et en agitant le drapeau, mais pas seulement. C’est aussi travailler sérieusement et payer ses impôts, venir en aide aux plus démunis et soutenir les entreprises, veiller à la propreté urbaine et faire fonctionner le pays. Aimer son pays, c’est contribuer à son évolution où que l’on se trouve.

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